L'Homme court depuis la nuit des temps pour se déplacer, fuir et chasser. La marche et la course à pied sommeillent en nous depuis toujours. Cette activité physique permet une véritable confrontation avec nous-même et favorise le rapprochement du corps et de l'esprit. De plus en plus d'adeptes de la course à pied pratiquent la méditation durant leur jogging quotidien. Si vous courez régulièrement, vous aurez certainement remarqué que durant cette l'activité, tous les soucis de la journée disparaissent comme par magie.
Saviez-vous que nos ancêtres couraient pieds nus voire simplement avec une fine protection faite de peaux d'animaux ? Et pourtant, malgré cette infime protection, ils parvenaient à fatiguer leurs proies en faisant preuve d'une endurance hors du commun. C'est d'ailleurs ce qui différencie l'homme des animaux. Nous avons une bien meilleure endurance qu'eux grâce à notre morphologie et à notre système de thermorégulation. Par contre, en terme de vitesse et d'effort explosif, nous ne sommes clairement pas favoris.
Nos ancêtres couraient pieds nus... Pourquoi pas nous ? Nos pieds sont munis d'une multitude de capteurs proprioceptifs qui permettent à notre corps de se situer dans l'espace et d'anticiper le moindre obstacle et/ou le moindre mouvement qui pourraient être néfastes pour notre intégrité physique. En portant des chaussures, nous nous privons de cette merveilleuse technologie humaine. Réalisez ce test : filmez-vous en courant avec vos chaussures de course puis, ensuite, pieds nus. Vous remarquerez que votre biomécanique est totalement différente. Nos chaussures de course modifient la technique naturelle de la course et de la marche.
Il y a un peu plus de 60 ans, un athlète s’est élancé pied nus sur 42,195km, et pas pour une course de village, non ! Pour les Jeux Olympiques ! Ceux de Rome en 1960.
Son nom ? Abebe Bikila. Ce coureur éthiopien prend le départ du marathon olympique pieds nus devant les regards gênés et les sourires narquois du public, des experts et parfois même des autres coureurs. Bikila franchit la ligne d’arrivée en vainqueur, pieds nus, avec un record du monde à la clef pour une petite seconde : 2h15’16''. Il entre dans l’histoire comme étant le premier africain de l’Est à remporter une médaille olympique.
Cet exploit prouve que le corps est capable de s'adapter à (presque) toutes les situations, dans un sens comme dans l'autre. Si vous habituez vos pieds à être enfermés jour et nuit, vous les fragiliserez et les rendrez "fainéants".
Dès lors, quelles chaussures choisir ?
Si vous débutez la course à pied, vous avez tout intérêt d'opter pour des chaussures dites "minimalistes", c'est à dire :
légères (idéalement moins de 200g);
flexibles (pouvoir plier la chaussure dans l'axe avant-arrière);
peu épaisses (limiter l'interface entre le pied et le sol);
avec un minimum de drop (différence de hauteur entre le talon et l'avant);
sans technologies de correction de la foulée (pronation, supination,...).
En étant attentif à ces 5 critères :
vous permettrez à votre biomécanique de course d'être la plus naturelle possible;
vous préviendrez et limiterez considérablement les blessures;
vous reproduirez le plus fidèlement possible les mouvements naturels du pied.
Si, cependant, vous pratiquez la course à pied depuis plusieurs années avec des chaussures dites "maximalistes" et que vous n'avez aucune blessure chronique, vous avez tout intérêt à conserver vos chaussures actuelles. Si malgré tout, vous souhaitez vous orienter vers des chaussures minimalistes, il est primordial de réaliser ce changement progressivement. Les coureurs devraient viser 1 mois de transition pour chaque tranche de 10% de différence à l’Indice Minimaliste.
D'autres questions ? Je suis à votre entière disposition : olivier.wilmart@scap.be ou au 0473/606.470
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